Le tourisme post-covid à Madagascar

Comme partout dans le monde, la pandémie de Covid-19 a eu un impact dévastateur sur l’industrie du tourisme à Madagascar. Pour relancer l’activité, le gouvernement a mis en place des actions de promotion. Ces efforts commencent à porter leurs fruits avec une reprise progressive depuis fin 2022 : retour des croisiéristes, hausse des réservations et événements dédiés au tourisme national. 

Malgré tout, le tourisme a changé de visage et n’est plus le même comparé aux époques avant la covid. Sans plus tarder, découvrez ces changements qui ont touché le secteur du tourisme.

Le tourisme en souffrance pendant 2020 à 2021

Le secteur du tourisme à Madagascar a été l’un des plus durement touchés par la pandémie de Covid-19 en 2020 et 2021. La fermeture des frontières décrétée en mars 2020 a entraîné une cessation quasi totale des activités touristiques. Cette paralysie du secteur a duré plus de deux ans, menant à la suppression de milliers d’emplois. Alors que l’État était déjà accaparé par d’autres problématiques sanitaires et économiques, ces professionnels du tourisme se sont retrouvés livrés à eux-mêmes face à cette crise sans précédent. Pour beaucoup, c’est tout simplement la faillite et la cessation définitive d’activité qui les attendaient au bout du chemin, emportant avec eux une partie significative de l’économie touristique malgache.

90 % de l’activité touristique en difficulté

Le secteur touristique à Madagascar était dans une situation catastrophique depuis la fermeture des frontières due à la pandémie de Covid-19. Environ 90 % des activités touristiques ont été stoppées net. Les vols intérieurs à destination de lieux tels que Nosy Be ou Sainte-Marie, ainsi que les transports terrestres dans plusieurs régions de Madagascar, ont été interrompus pendant des mois. Avec la fermeture des circuits touristiques, des villes entières dépendantes du tourisme se sont retrouvées isolées.

Selon le président de la Fédération des Hôteliers et Restaurateurs de Madagascar (FHORM), les membres de la fédération ont enregistré une perte de chiffre d’affaires de 90 % en 2020 par rapport à 2019, passant de 1400 milliards de recette en 2019 à seulement 140 milliards d’ariary en 2020. Leurs charges opérationnelles étaient 5 fois supérieures à leurs recettes depuis mars 2020. Certains établissements étaient restés ouverts, mais avec très peu de clients locaux. D’autres étaient fermés temporairement en attendant la reprise du tourisme international.

De l’ombre à la lumière, le tourisme local s’émerge

Le tourisme local à Madagascar connaît un essor depuis la fermeture des frontières aux touristes étrangers. Privées de leur clientèle internationale habituelle, les agences se sont tournées vers le marché intérieur. En revanche, les grandes enseignes du tourisme peinent à s’adapter au marché local. Malgré des promotions importantes, les réservations des Malgaches restent rares, freinées par leur faible pouvoir d’achat. 

Néanmoins, plusieurs opérateurs émergent, proposant des circuits à prix réduit vers des destinations comme Morondava, Nosy Be, Isalo et Sainte-Marie. Les voyages organisés à moindre coût et les séjours de proximité dans la capitale commencent à trouver leur public. Malgré ces avancées, le tourisme local ne peut pas encore rivaliser avec la rentabilité du tourisme international. Son essor ne suffit pas à compenser l’arrêt des flux de touristes étrangers.

Une relance difficile malgré la réouverture de la frontière

La relance du secteur touristique à Madagascar s’avère difficile après deux ans de crise sanitaire. De nombreux opérateurs, financièrement asphyxiés, ont du mal à se redresser. La timide reprise des touristes internationaux ne parvient pas à compenser la longue période d’inactivité. Les opérateurs survivants manquent cruellement de fonds pour rénover leurs infrastructures et revitaliser leur offre. 

Les arrivées restent très inférieures aux chiffres d’avant-pandémie. Le secteur mise sur 2023 pour espérer une véritable relance. Malgré tout, le ministère du Tourisme et les associations du secteur redoublent d’efforts pour revigorer le tourisme à Madagascar.

Une reprise timide comparée à l’année 2019

Le secteur touristique malgache est encore loin de retrouver son niveau d’avant la crise sanitaire. En 2019, le pays avait accueilli 486 000 touristes internationaux, générant 849,49 millions d’euros de recettes, soit 6,7 % du PIB national. Le tourisme était alors un pilier de l’économie malgache. Cependant, en 2022, seuls 132 000 touristes ont visité le pays, démontrant que le secteur est encore loin de sa pleine reprise. Ces chiffres alarmants, avec près de 4 fois moins d’arrivées qu’en 2019, prouvent que le tourisme souffre encore des répercussions de la pandémie.

En plus de la pandémie, le tourisme à Madagascar est aussi freiné par d’autres problèmes. Il n’y a pas assez de vols vers l’île et les billets d’avion coûtent très cher. La fermeture des liaisons aériennes avec l’Afrique du Sud prive Madagascar d’un marché de vacances et de voyages d’affaires de proximité. Ce vol permettait également aux touristes de transiter par Madagascar après un safari en Afrique. En conséquence, certains touristes potentiels annulent donc leur voyage faute de vols directs

Par ailleurs, le manque de transports intérieurs et l’état dégradé des routes rendent l’accès à de nombreux sites très difficile, à l’instar de l’Allée des Baobabs. Seule éclaircie, les réservations repartent doucement pour 2023, et le ministère du Tourisme table sur 300 000 touristes venant de l’étranger.

Une meilleure cohésion des acteurs du secteur du tourisme

Face à la crise, le ministère du Tourisme et les opérateurs ont eu l’idée de créer un site internet qui s’adresse aux touristes désireux de découvrir Madagascar. Le Ministère a ainsi lancé le site « Bons Plans Tourisme Madagascar ». Le Ministère a financé sa conception et son hébergement, tandis que les professionnels ont fourni les meilleures offres promotionnelles du pays. Grâce à cette cohésion, le site répertorie un large éventail d’hébergements, de restaurants, de circuits et activités touristiques à Madagascar.

De plus, le ministère a invité 23 professionnels du tourisme venant de France, d’Allemagne, des États-Unis, d’Afrique du Sud et d’autres pays pour découvrir l’île. Ces prescripteurs promouvront ensuite la destination Madagascar dans leurs pays respectifs. Les opérateurs malgaches ont collaboré pour financer l’accueil de ces 23 professionnels étrangers.

La cohésion entre le ministère et les opérateurs touristiques a permis de donner un nouvel élan au secteur du tourisme à Madagascar. Bien que la route à parcourir soit encore longue, les deux parties prévoient des améliorations significatives en 2023.

Un besoin impératif de formation pour le secteur du tourisme

L’année 2023 s’annonce prometteuse pour le tourisme malgache, avec la réouverture totale des vols internationaux. Toutefois, l’amateurisme de nombreux opérateurs locaux constitue un frein pour les touristes. La qualité de l’accueil touristique à Madagascar est mise en question en raison de plusieurs facteurs :

  • Le travail informel : beaucoup de guides touristiques, chauffeurs, personnels d’hôtels, etc., ne sont pas déclarés et manquent de formation professionnelle. Cela nuit à la qualité des prestations.
  • Les infrastructures de mauvaise qualité : certains hébergements, restaurants ou sites touristiques ne respectent pas les normes requises en matière de confort, d’hygiène, de sécurité.
  • Le manque de structuration de l’offre : de nombreuses activités sont proposées de manière désorganisée sans coordination des acteurs. Difficile pour les touristes de s’y retrouver.
  • Les prestations non contractualisées : les réservations, les achats de billets s’effectuent souvent de manière informelle, sans garantie pour les visiteurs.
  • Le défaut de compétences linguistiques : rares sont les guides ou personnels touristiques maîtrisant les langues étrangères, compliquant la venue des visiteurs.
  • Le non-respect des règlementations : autorisations manquantes, absence d’assurances, non-conformité fiscale… autant de négligences qui nuisent au secteur.

Pour développer le tourisme de façon pérenne, la professionnalisation de l’ensemble des acteurs est essentielle. C’est dans ce contexte que les formations offertes par l’Institut National du Tourisme et d’Hôtellerie (INTH) prennent tout leur sens. Que ce soit dans le domaine du tourisme, de l’hôtellerie ou de la restauration, l’INTH propose des formations adaptées, dispensées par des professeurs compétents avec des structures spécialisées. 

L’Institut offre également des formations qualifiantes sur mesure pour les entreprises. Ces formations flexibles, incluant des périodes en alternance, allient l’apprentissage théorique à l’expérience sur le terrain.